LA PAROLE LIBEREE DES FEMMES

Le Cri d’Edouard Munch

La parole Libérée mais surtout un cri venu de très loin, un cri que l’on n’a pas envie d’entendre et comme le personnage de Munch, on se bouche les oreilles pour ne point l’écouter.

LA PAROLE LIBEREE : LE “DEBALLAGE” ?

Car ce qui m’interpelle aujourd’hui, ce sont les commentaires de ceux qui souhaitent que cesse ce “déballage” public qu’ils jugent nauséabond et qui devrait être réservé à la sphère familiale. L’horreur des faits reportés est insupportable pour beaucoup et très vite la victime devient coupable , coupable de rompre nos certitudes, notre quiétude par une histoire aussi glauque que monstrueuse.

Dans ce nouveau monde après Covid que nous voulions différent, plus généreux, moins égoïste, rien ne change. Ceux que l’on n’a pas écoutés il y a quarante ans, ceux qu’on a plongés dans le silence de notre indifférence, certains voudraient encore les faire taire par leur jugement prompt à excuser le prédateur au nom de la présomption d’innocence qu’ils refusent à la victime coupable d’affabulation…

LA PAROLE LIBEREE : PAROLE CONTRE PAROLE

Et il est vrai que dans cette confrontation, sans témoin des faits, c’est au juge que revient la lourde tâche de rechercher la vérité au plus profond de son intime conviction. Car il est rare que le harceleur, le violeur, convie le public à ses actes. Il agit à l’insu de tous mais certes pas “à l’insu de son plein gré” de la victime, ce qu’il s’efforcera de nous faire croire. L’absence de témoin n’est pas gage d’innocence du présumé prédateur. Les années de silence de la victime ne constituent pas la preuve de son mensonge et encore moins de son machiavélisme.

Pour survivre, la victime refoule le souvenir du crime commis et cherche même à reprendre le cours de sa vie comme si rien ne s’était passé. Mais marquée à jamais, la souffrance tapie au fond de ses entrailles peut ressurgir brutalement lors d’un évènement insupportable à accepter au regard de ce passé. Pour Camille Kouchner, ce sera l’accumulation des titres et reconnaissances d’Olivier Duhamel. Pour Coline Serreau, l’annonce d’une prochaine naissance chez son prédateur ravivera le traumatisme.

BERRY CONTRE BERRY

Dans l’affaire Berry, le statut de star de cinéma du présumé prédateur lui octroie le bénéfice du doute. Nous retrouvons ici la même complaisance que dans l’affaire Roman Polanski ou Woody Allen. http://www.lavisdannie.fr/roman-polanski-woody-allen-and-co/ Pour Olivier Duhamel, représentant de l’élite, le jugement populaire est moins conciliant après l’omerta de l’Intelligentsia Parisienne. Richard Berry est accusé à la fois de violences conjugales et d’agression sexuelle. S’il reconnait la violence (difficilement discutable en raison du nombre des victimes majeures et largement crédibles) il nie farouchement l’agression sexuelle qualifiant sa fille de “folle” et s’apprêtant à porter plainte pour diffamation. S’il est innocent (et pourquoi pas) en tant que père ne devrait il pas se soucier de l’état de santé de sa fille et plaider pour une conciliation afin de comprendre son mal-être.

RICHARD BERRY, LES VIOLENCES CONJUGALES

Richard Berry reconnait les violences conjugales. Sur ce point, les témoignages de sa première et deuxième femmes sont concordants. Et sur ce point non litigieux, dans une période ou le féminicide est d’actualité, peu de commentaires, peu de condamnations. J’irai même plus loin, peu de journaliste soulignent l’incohérence avec sa prochaine prestation théâtrale dans laquelle il envisageait une nouvelle plaidoirie contre les violences faites aux femmes. Il est vrai que c’est un acteur, mais de là, à endosser le rôle du défenseur après avoir été dans la vie le violenteur… Quelle duplicité ! Mais gageons que le projet n’est plus d’actualité.

LA PAROLE LIBEREE : L’AVIS D’ANNIE

La prescription aidant, il n’y aura pas de procès et sans doute ne saura t-on jamais la vérité. Mais, toutes les victimes revendiquent le bienfait que leur parole libérée leur a apporté quelque soit la finalité de la plainte. Le secret, trop longtemps enfoui ronge de l’intérieur et empêche d’avancer. Oser parler, c’est expulser ce cancer, que la honte change de camp et enfin redresser la tête.

Crédit Photo : RBF.JPG

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