LE CONSENTEMENT de VANESSA SPRINGORA

Battre son prédateur sur son terrain de prédilection “la littérature”

VANESSA SPRINGORA – L’EDITRICE

Vanessa SPRINGORA, aujourd’hui Editrice aux Editions Julliard, et Coordonatrice aux Editions Laffont de la collection ” les nouvelles mythologies”, publie début 2020 Le Consentement, livre dans lequel elle nous conte l’emprise d’un écrivain célèbre de 50 ans sur l’adolescente de 13 ans qu’elle était au moment des faits et l’impact de cette relation sur le déroulement de sa vie.

L’EMPRISE

Cette relation débute presque comme un conte de fée pour la petite fille de 13 ans en attente d’attention, d’amour, entre une mère débordée et un père non seulement absent mais cynique dans le peu de rencontres qu’elle a avec lui. Cet écrivain célèbre, cultivé, bel homme s’intéresse à elle, l’écoute, quand les adultes qui l’entourent l’ignorent. Vanessa se jette dans cette relation assoiffée de reconnaissance et d’amour éperdu.

Ce qu’elle ne sait pas, c’est que cet homme n’a qu’un seul objectif lui enlever sa virginité et en faire sa “chose”. Il n’y a pas d’amour de sa part, seulement ce besoin de nourrir sa libido et par ricochet son “oeuvre littéraire” qui constitue son seul objectif dans cette relation.

LA PRISE DE CONSCIENCE

Ce qu’elle ne sait pas, c’est que “l’amour” ne se résume pas à un acte sexuel. Pourtant, elle devient consciente que cette relation est hors norme, comme elle le dit si crument : “A quatorze ans, on n’est pas censée être attendue par un homme de 50 ans à la sortie de son collège, on n’est pas supposée vivre à l’hôtel avec lui, ni se retrouver dans son lit, sa verge dans la bouche, à l’heure du goûter”

Peu à peu, elle prend seule conscience que cet homme ne l’aime pas, se sert d’elle. Elle le prend en horreur lorsqu’elle découvre ses relations avec les petits garçons de Manille et elle en souffre. Mais vers qui se retourner ? Sa propre mère le défend, les amis auteurs connus et reconnus lui demandent de continuer à être la source de son oeuvre au détriment de son propre équilibre. Personne ne veut l’entendre.

LA DEPRISE

C’est donc seule qu’elle s’arrachera à celui qu’elle définit comme un “Ogre”, qu’elle arrivera à rompre malgré le harcèlement dont elle sera l’objet de la part de cet homme pendant plusieurs dizaines d’années.

Vanessa Springora – TF1

UNE EPOQUE LIBERTAIRE

Ce livre, c’est aussi le procès d’une époque libertaire largement défendue par le monde des arts (cinéma, peinture), de la littérature et des salons Parisiens, sourde aux quelques voix isolées qui crieront à la Pédophilie. Sarthe, de Beauvoir, Aragon, Barthes signeront des pétitions pour lever la limite d’âge à la relation sexuelle entre un adulte et un enfant !!!

Lopinion.fr

UNE VOIX QUI S’ELEVE

C’est bien après sa rupture qu’elle découvrira qu’une femme, canadienne, seule contre tous l’a défendue elle et toutes celles victimes de ce prédateur en pourfendant G.M le pédophile dans l’émission cultissime de B PIVOT.

Seule voix à s’élever dans ces années 90 et qui vaudra à Denise Bombardier d’être si critiquée (une mal baisée dira t-on)

Denise Bombardier

LA DIFFICILE ET LONGUE RECONSTRUCTION

Mais après la rupture, il y aura le long, très long chemin de la reconstruction, l’abandon du mépris de soi, ce qu’elle appellera la déprise après l’emprise. Et encore aujourd’hui, 30 ans après, toute publication de G.M dans laquelle son nom ou ses initiales apparaissent crée peur et angoisse. Ce livre démontre si besoin était, le mal que peut faire un adulte à un enfant dans ce type de relation et la difficulté immense de se reconstruire.

Tout ceux qui ont encensés, célébrés, défendus G.M toutes ces années devront lire ce livre pour comprendre combien leur aveuglement a contribué à blesser durablement de jeunes adolescents en légitimant dans les meilleurs cercles y compris politiques, la pédophilie.

Crédits photos : lopinion.fr, nsae.fr, TF1.fr, INA.fr, Franceculture.

1 Comment

  • Barraille dominique dit :

    Très beau résumé et magnifique approche de cette pratique trop longtemps acceptee, tolérée voire defendue par certains notables et le milieu artistique et non reconnue par ceux qui ne voulaient pas y croire tant ces actes sont sales et contre nature.
    Il faudra le courage d’oser en parler de nombreuses femmes meurtries dans leur corps et leur âme pour que de tels actes ignobles, soient poursuivis et condamnés selon le code pénal.
    Le traumatidme de ces victimes est tel que beaucoup d entre elles n’ont pas la force d’affronter toutes les étapes nécessaires pour obtenir la condamnation du prédateur.
    Et pourtant c’est l’étape décisive pour reprendre confiance en elles et se libérer.

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