EDITH PIAF est née en 1915 et a été emportée par la maladie en 1963. De nombreuses manifestations célèbrent cette année son centenaire mais aussi commémorent le cinquantenaire de sa disparition.
La Bibliothèque Nationale de France rend un hommage jusqu’en décembre 2015 à cette artiste de la chanson française qui cinquante ans après sa disparition fédère plusieurs générations de fans et d’artistes de toutes nationalités et de toutes cultures (pop, rock et variété).
Je n’ai jamais assisté à un concert en live d’Edith Piaf. Comme beaucoup d’entre nous, je l’ai découverte par la radio, la télévision et les CD. Je suis tombée sous le charme de cette voix, de cette boule d’énergie, de ce petit bout de femme qui du haut de son 1,47 mètre a dominé plus que tout autre artiste la chanson française pendant près de trois décennies et continue aujourd’hui encore à l’incarner y compris à l’international, cinquante ans après sa mort. Aucun artiste français n’atteindra depuis ce degré de notoriété qu’était le sien.
Je me suis souvent interrogée sur ce qui pouvait tant séduire et nous accrocher au point d’écouter en boucle quelques uns de ses succès, devenus aujourd’hui des standards inter-générationnels.
La voix, l’interprétation sont très certainement des facteurs clés. Mais pourquoi cette interprétation nous touche t-elle autant au plus profond de nous mêmes ?
Je suis allée à une projection du Piaf d’Olivier DAHAN afin d’y chercher une réponse. Grande fut ma déception. Comme tout biopic, ce film retrace la vie d’Edith Piaf de sa naissance à sa mort et si j’en garde le souvenir d’une description sans complaisance de sa fin de vie, d’une grande dégradation physique due à la maladie et aux excès, à aucun moment je ne m’approche de cet astre, de ce soleil qu’elle a été. On ne peut pas avoir été tant aimée, tant admirée, tant adulée jusqu’à nos jours, sans quelques raisons.
Cette rétrospective à la BNF est sans doute une voie pour découvrir PIAF et mieux la comprendre. Car il ne s’agit pas dans ce parcours, d’essayer de nous séduire, de nous choquer, mais de nous présenter le plus fidèlement possible la vie de Piaf et d’y trouver peut être quelques clés.
L’Avis d’Annie : *****
Cette présentation est à la fois chronologique tout en étant déclinée autour de quelques thèmes majeurs. Elle est émaillée d’extraits de films et de chansons illustrant les étapes de sa carrière mais aussi de sa vie. Une cabine de Karaoké permet aux admirateurs de s’essayer à être Piaf quelques instants….. J’ai tenté, je ne vous ferai pas entendre l’enregistrement !!!!! Mais j’y ai pris un immense plaisir.
Piaf chanté par :
Piaf fut reprise par des chanteurs de toutes générations : Kass, Grace jones, Juliette, Daho, Catherine Ringer, M. Pokora, et bien d’autres.
Grâce à l’audiophone, devant un tableau reprenant les vidéos, nous pouvons voir et écouter les plus grands succès de Piaf interprétés par des chanteurs et chanteuses de toutes générations.
Piaf et son enfance :
Piaf en a beaucoup rajouté sur le misérabilisme de son enfance. Contrairement à sa légende, elle n’est pas née dans la rue mais à l’hôpital et si elle a connu des problèmes oculaires dans son enfance, elle n’a jamais été réellement aveugle comme elle l’a souvent dit. Abandonnée par sa mère, elle aura à son égard beaucoup de rancœur et pourtant c’est d’elle qu’elle héritera de la voix et de la dramaturgie de ses interprétations. Elle conservera son affection à son père.
Piaf chanteuse de rue :
Les années passées dans la rue à chanter, tant dans son enfance avec son père qu’à l’adolescence, forgeront la Piaf qui deviendra un mythe. C’est très certainement au cours de ces années, entre misère, violence et pauvreté qu’elle enrichira cette palette de sentiments, source de cette voix porteuse d’amour, passion, souffrance et joie avec une intensité propre à toucher, émouvoir et bouleverser chacun d’entre nous.
Il faut avoir vécue dans la rue, avoir souffert dans sa chair par la perte d’un enfant, avoir fréquenté une faune peu recommandable, pour nous transmettre de telles émotions. La chanson réaliste est son domaine, elle l’incarne sans difficulté car elle l’a vécue et en connaît les moindres contours.
Piaf et ses premiers succès :
Très rapidement, elle est remarquée par Louis Leplé puis Raymond Asso qui vont tour à tour la façonner. Elle devient en moins de 18 mois une vedette. Plus tard, Bruno Coquatrix, patron de l’Olympia, sera à ses côtés et l’accompagnera tout au long de sa carrière, jusqu’à son dernier concert.
Elle se souviendra toujours de ce qu’elle doit à ses mentors, et apportera à son tour son soutien à d’autres vedettes : Paul Meurisse, Yves Montand, les Compagnons de la Chanson, Georges Moustaki…… et bien d ‘autres encore.
Piaf et sa petite robe noire :
Tout au long de sa carrière, elle restera fidèle à sa tenue de scène unique : une petite robe noire et pour seul bijoux une croix. Edith, malgré sa vie tumultueuse est profondément croyante.
Piaf et ses amours :
Ils sont nombreux ceux qui ont aimé Piaf et qu’elle a aimés. Elle s’est mariée deux fois et a connu un grand amour disparu tragiquement : Marcel Cerdan (champion du monde de boxe). Mais là aussi, elle a orchestré cet amour. Lorsque Cerdan disparaît dans cet accident d’avion, leur liaison se termine. Cerdan est profondément attaché à sa femme et à ses enfants qu’il ne quittera pas, même pour Edith. La mort de Cerdan, accidentelle et brutale, sanctuarise cet amour pour la gloire d’Edith qui depuis longtemps ne fait plus de différence entre la réalité et la légende.
Piaf et sa tribu :
Edith ne sait pas vivre seule. Une tribu l’entoure, la rassure mais subit aussi ses foudres, aussi nombreuses que violentes. Charles Dumont, compositeur de plusieurs de ses grands succès, amant épisodique, s’en souvient. Certains chanteurs dont elle est le pygmalion deviennent amants et entrent dans la tribu. Ils en ressortent au gré de ses humeurs.
Marlène Dietrich sera l’amie fidèle après avoir été une amante, dit-on.
Piaf et Dieu :
Très attachée à la religion, Piaf cherchera souvent soutien et réconfort auprès des hommes de Dieu. Sa petite croix l’accompagnera dans tous ses concerts et restera son unique bijou de scène.
Piaf et son dernier amour :
Théo Sarapo épousera Piaf et l’accompagnera jusqu’à son dernier souffle. Piaf meurt et laisse pour seul héritage des dettes. Théo Sarapo, fidèle à Piaf, s’efforcera de rembourser ces dettes jusqu’à sa propre mort. Le “petit gigolo” était un bien grand homme.
Théo Sarapo chante : A quoi ça sert d’aimer ?
PIAF meurt à 48 ans, usée de ses excès mais elle continue de chanter et miraculeusement conserve sa voix intacte : le dernier cadeau de Dieu ? Dernier concert en 1963
Très belle exposition (cinq étoiles) que je recommande vivement : ludique, émaillée de chansons et vidéos, une très belle balade dans le Paris des années d’après guerre au rythme des musiques et de la voix de cette Diva qu’elle était.
Lieu d’exposition : Bibliothèque de France – Paris
Dates d’exposition : 14 avril au 23 août 2015
mardi – samedi de 10h à 19h
dimanche de 13h à 19h (fermeture des caisses à 18h)
fermé lundi et jours fériés
tarif plein : 9 € (billet couplé 2 expositions : 11 €)
tarif réduit : 7 € (billet couplé 2 expositions : 9 €)
A quoi ça sert d’aimer ?
Créer l’œuvre de sa vie, justifier de son existence et laisser comme Madame PIAF un souvenir impérissable.
Elle chante encore en nous et pour nous, ce que nous ne savons que si souvent fredonner.
Magnifique balade dans le monde de ce petit bout de bonne femme qui nous touche, en effet.
Pourquoi si profondément ?
C’est tout cela le Réalisme, qu’elle incarne si bien par ses propres fêlures et dans l’expression de ses mains noueuses et implorantes.
Merci Madame PIAF qui traversait le temps, les générations parce que vous touchez nos cœurs.
Merci à Toi pour cette magnifique exploration de la Môme.
c’est pas colette renard c’est lucienne boyer
Merci de votre vigilance. J’ai apporté la correction.