BIRDMAN

Birdman ou la reconquête du succès
BIRDMAN

BIRDMAN, couronné par 4 oscars dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur s’impose sur nos écrans en ce début d’année.

Birdman nous conte le difficile chemin d’un acteur pour reconquérir le succès et la célébrité qu’il a connus dans le passé lorsqu’il incarnait un personnage de bandes dessinées dans la veine des Superman, Spiderman et autre Batman. Son comeback, il le fera en montant et interprétant une pièce de théatre à Broadway.

Nous allons partagé avec lui les trois difficultés majeures auxquelles il est en permanence confronté : l’acteur de cinéma et de plus de blockbuster a t-il le droit et le talent pour monter une pièce dans le fief du théatre intellectuel ?

En montant la pièce, il répond positivement mais ne peut s’empêcher de douter. La troupe le rassure mais si en public il assume, en privé il est déchiré. Et son deuxième défi commence : aura t-il la force de mener son projet à terme, ne va t-il pas démontrer la vérité du principe de Peter à savoir échouer en voulant mener un combat pour lequel il est insuffisamment armé ?

Peu à peu, une certaine folie l’envahit. Pour faire face à ces faiblesses, il se rêve en Birdman (son personnage de cinéma) à qui rien n’est impossible et qui peut l’amener à sa perte. Saura t-il résister à cette attraction du vide pour enfin échapper à une réalité trop cruelle ?

L’avis d’Annie : *****

Le choix de Mikael Keaton pour interpréter ce personnage est troublant et renforce le malaise que nous ressentons. Comme Birdman, Mikael Keaton a interprété le héros de Batman dans deux des films de la série éponyme. Comme lui, après le grand succès populaire, il a tourné quelques films salués par la critique mais n’a plus retrouvé le succès et peu à peu est tombé dans l’oubli. Avec ce film, il signe son retour dans une interprétation magistrale.

Alors pourquoi et malgré ces qualités, suis je aussi peu enthousiaste sur ce film ?

Pendant les deux heures de projection, nous sommes le spectateur des états d’âme d’un acteur, d’une profession et de ces querelles de chapelles (acteurs de cinéma, acteurs de théatre), mais surtout de la descente aux enfers ou plutôt dans la folie seule issue pour échapper à l’angoisse et à la peur, celles de monter sur scène et d’échouer. Le pire se déroule devant nos yeux, le réalisateur faisant ainsi de nous les voyeurs de cette autodestruction.

Je suis ressortie du cinéma avec une boule d’angoisse au creux de l’estomac.

L’interprétation est excellente avec en tête Mikael Keaton mais aussi Emma Stone (Sam dans le film) et Edward Norton dans le rôle de l’acteur qui lui a contrario de notre héros ne se sent bien vivre que sur scène.

Cependant, on y trouve un peu de tout dans le film, un peu trop y compris quelques scènes dignes d’un Spiderman, peut être dans le désir de plaire et de compenser une oeuvre intimiste un peu trop tournée sur soi.

Les 4 oscars délivrés par la profession récompensent un film sur la difficulté à vivre le métier d’acteur que nombre d’entre eux ressentent. Mais souhaitons que les prochains oscars récompensent des films un peu moins nombrilistes.

Pour toutes ces raisons, je ne lui donnerai que 3 étoiles

  • Sorti le 25 février 2015
  • Réalisateur : Alejandro Gonzâlez Inarritu
  • Acteurs : Mikael Keaton, Emma Stone, Edward Norton
  • Genre : Drame, comédie
  • Nationalité : Américain

1 Comment

  • Annie L dit :

    Pas du tout entrée dans ce petit monde nombriliste des acteurs comédiens new-yorkais.
    Les apparitions de Birdman tout en bec et écailles un peu ridicules dans le mal-être que m’a procuré ce film.
    Suis sortie de la projection en me faisant la réflexion que ce film a été oscarisé pour la profession d’acteur et nom pour le film “oeuvre de cinéma”.

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